Prébiotiques, probiotiques, postbiotiques et symbiotiques : définitions, différences et intérêts pour le cheval

23/02/2024

La santé du cheval est étroitement liée à son microbiote intestinal. Une flore digestive saine maintient le cheval en bonne santé, sans impact négatif sur son bien-être et ses performances (reproductrices et/ou sportives).

 

Pour ne pas dégrader la fore digestive du cheval, l’alimentation et le mode de vie sont des critères essentiels. Il est possible d'améliorer les fonctions digestives du cheval en lui fournissant des prébiotiques, des probiotiques, des postbiotiques ou des symbiotiques. Cependant, il peut être difficile de décider lesquels utiliser.

 

 

EDHYA vous aide à comprendre

 

 

SOMMAIRE 

Rappels : Le microbiote digestif du cheval

Définitions et rôles

Quelles différences ?

Comment les choisir et quand les utiliser ?

Focus : Intérêt des bactéries lactiques dans l’alimentation du cheval

 

 

 

Rappels : Le microbiote digestif du cheval

 

Le microbiote digestif, ou flore digestive, regroupe l’ensemble des micro-organismes qui vivent dans le système digestif du cheval, tels que les bactéries, les virus, les archées, les protozoaires et les champignons. C’est un environnement riche et complexe qui diffère selon les organes.

Chaque organe du système digestif possède une population adaptée à son environnement et c’est dans le gros intestin que la flore est la plus riche et la plus développée. Le rôle principal du microbiote digestif du cheval est de participer à la digestion des fibres et des fourrages et intervient dans les fonctions immunitaires, le métabolisme général et certaines fonctions neurologiques.

Il est primordial de ne pas le dégrader, voire de le soutenir pour assurer une bonne santé, le bien-être et les performances sportives et/ou reproductrices du cheval. Pour plus d’infos, retrouvez notre article « Le microbiote digestif du cheval »

 

 

Définitions et rôles

 

Micro-organismes : être vivant microscopiques tel que les bactéries, les virus et les champignons unicellulaires (ex : levures).

 

Prébiotiques : « Substrats utilisés de manière sélective par les micro-organismes de l’hôte au bénéfice la santé de l’hôte » (or agents microbiens). (ISAPP*)

Les prébiotiques sont des sucres bénéfiques qui servent de « nourriture » pour le microbiote et améliorent son développement et sa croissance. Par conséquent, le cheval digèrera mieux sa ration et aura moins de problèmes au niveau du transit.

 

Probiotiques : « Micro-organismes vivants qui, lorsqu’ils sont administrés en quantités suffisantes, confèrent des effets béné­fiques sur la santé de l’hôte. » (ISAPP*)

Les probiotiques regroupent des micro-organismes vivants (bactéries et levures) un bénéfice pour l’organisme (exemples : Saccharomyces cerevisiae, levure de bière).

Ils soutiennent les micro-organismes naturellement présents dans le tractus gastro-intestinal améliore la digestion de la ration du cheval, notamment celles des fibres, du phosphore et du calcium contenus dans la ration. Ils ont un rôle dans la régénération de la flore digestive lorsqu’elle a été « abîmée » et réduisent les inflammations. Enfin, ils renforcent la protection de la muqueuse de l’intestin en adhérant aux parois du tube digestif et au mucus.

 

Symbiotiques : « Mélange comprenant des micro-organismes vivants et des ingrédients alimentaires utilisés de manière sélective par les micro-organismes de l’hôte un bénéfiques à la santé. » (ISAPP*)

Ce sont généralement des assemblages de prébiotiques et probiotiques. Ils apportent les micro-organismes vivants en soutien des micro-organismes existants et le substrat pour les faire croître.

 

Postbiotiques : « Préparations de micro-organismes inanimés et/ou leurs composants bénéfiques à la santé de l’hôte. » (ISAPP*)

Ce sont donc des produits/molécules, animés issus de souches microbiotiques (ils sont donc non-vivants). Ce sont généralement des acides gras, des parois bactériennes ou de levures, des protéines, etc. De plus en plus étudiés, ils présentent des intérêts au niveau inflammatoire, anti-oxydant et digestif. Sur le système digestif, ils apportent des molécules directement disponibles, afin d’améliorer le confort lors de la présence de certains troubles digestifs.

 

* ISAPP : International Scientific Association for Probiotics and Prebiotics (Association internationale scientifique pour les probiotiques et prébiotiques).

 

 

 

 

 

 

Où les trouve-t-on ?

 

Les prébiotiques par exemple, sont présents dans les fruits et les légumes.

Le prébiotique naturel reste le foin : avec les fibres et les sucres nécessaires au bon développement de la flore digestive.

De nombreuses bactéries probiotiques sont naturellement présentes dans le tractus gastro-intestinal du cheval. On trouve aussi des levures probiotiques dans des plantes comme l’artichaut ou la chicorée.

 

On trouve également ces composants dans le commerce qui s’ajoutent à la ration habituelle. On peut trouver des prébiotiques seuls, des probiotiques seuls, des postbiotiques seuls et également en association (symbiotiques) à utiliser en fonction de la situation (cf. paragraphe « Comment les choisir et quand les utiliser »).

 

 

 

 

Quelles différences ?

 

En nutrition animale, on trouve majoritairement les bactéries et les levures comme micro-organismes dans les compléments alimentaires. La principale différence se trouve dans le fait que le composant soit vivant ou inanimé.

 

Concernant les levures, champignons unicellulaires, les principales utilisées en alimentation animale sont celles du genre Saccharomyces.

 

Il existe plusieurs types de produits à base de levures, qui dépendent du process de fabrication (levures entières ou fractions de levures, enrichies en sélénium, etc.) et la classification selon les catégories ci-dessous

 

Les levures vivantes :

 

Elles appartiennent à la catégorie des probiotiques.

Chez le cheval, il a été démontré qu’elles jouent un rôle dans :

  •  L’amélioration de la mise en place du microbiote intestinal
  • L’amélioration de la digestibilité des fibres
  • La mise en place de meilleures conditions de fermentation dans le caecum
  •  L’amélioration de la santé et des performances
  •  La prévention de pathologies digestives comme l’acidose

Celles que l’on retrouve le plus souvent sont issues de sélections de ouches de Saccharomyces cerevisiae.

 

·        Les levures inactivées ou mortes (par traitement thermique) :

Elles appartiennent à la catégorie des postbiotiques si leur efficacité est démontrée. Elles apportent principalement des vitamines et des protéines, améliorant le fonctionnement digestif.

 

·        La levure de bière :

C’est une levure morte issue de l’industrie agroalimentaire et qui provient de la souche Saccharomyces cerevisiae, dénaturée au-dessus de 40°C. Malgré le fait qu’elle soit morte, elle est considérée comme un probiotique du fait de sa teneur importante en éléments nutritionnels, notamment en vitamines B, en acides aminés et magnésium et du fait qu’elle soutien et permet le renouvellement du microbiote digestif. Néanmoins, elles offrent moins d’effets que des souches sélectionnées de levures vivantes ou de le levures inactivées postbiotiques.

 

· En ce qui concerne les bactéries, elles sont viables, productrices d’acides lactiques qui appartiennent à la catégorie des probiotiques.

Les principales appartiennent aux genres Bifidobacterium, Lactobacillus, Enterococcus, Lacticaseibacillus, Lactiplantibacilus et Streptococcus.

 

 

 

 

 

Comment les choisir et quand les utiliser ?

 

Les prébiotiques et les probiotiques ont des rôles spécifiques et des actions complémentaires. Leurs utilisations dépendent des objectifs fixés.

 

Les prébiotiques sont utilisés pour la croissance des populations de la flore digestive déjà existante ou pour les soutenir. Les prébiotiques améliorent la croissance de toutes les bactéries, bonnes ou mauvaises, il est important d’être bien conseillé.

 

Les probiotiques sont utilisés pour soutenir le microbiote digestif lors de périodes stressantes ou « à risques », ou lorsque le microbiote a été abimé ou détruit.

 

 

Les pré et probiotiques ont des actions complémentaires. Une distribution des deux composés permet au cheval de stabiliser sa flore intestinale pour améliorer l’assimilation de sa ration, le fonctionnement de son transit, de renforcer son système immunitaire. En cas de distribution simultanée des deux composés, il est possible d’opter pour la distribution de symbiotiques.

 

Les deux composants peuvent être utilisés et préconisés en prévention, en accompagnement et en récupération comme dans les situations ci-dessous en exemple :

  • Lors d’une baisse de forme
  • Après une maladie, une période de convalescence et/ou l’usage de certains médicaments (vermifuges, antibiotiques, etc.)
  • Après une période de stress (transport, changement d’environnement, changement d’alimentation, compétition, reproduction, etc.) en prévention ou en accompagnement
  • Chez le cheval athlète, pour le soutenir lors de phases d’entraînement ou de compétitions intensives
  •  Chez les juments gestantes, pour les soutenir en fin de gestation
  •  Chez les poulinières pendant la lactation, pour améliorer la quantité et la qualité du lait
  • Chez les chevaux/poulains sensibles aux diarrhées, pour améliorer leur confort digestif

 

 

Nous conseillons l’avis d’un vétérinaire si un problème digestif est soupçonné chez un cheval.

 

Enfin, il est possible d’utiliser des postbiotiques en complément. Leur utilisation est récente mais il a été démontré qu’un taux normal de micro-organismes inanimés serait bénéfique pour le microbiote intestinal.

 

 

 

 

Focus : Intérêt des bactéries lactiques dans l’alimentation du cheval

 

Les bactéries lactiques, sont utilisées comme probiotiques dans l’alimentation cheval. Les souches principalement testées in vivo chez le cheval sont celles des genres Bifidobacterium, Lactobacillus, Enterococcus, Lacticaseibacillus, Lactiplantibacilus et Streptococcus.

 

Il est démontré que les bactéries lactiques jouent un rôle sur la digestibilité des rations, notamment sur la digestibilité des parois végétales et donc des fibres. Les chevaux supplémentés en bactéries lactiques ont une concentration plus élevée en bactéries fibrolytiques. Elles maintiennent un équilibre au niveau de la flore microbienne en la soutenant afin d’éviter certaines pathologies digestives comme la dysbiose de l’intestin lors de changement de ration en renforçant la protection de la muqueuse (ex : passage d’une ration, plus riche en amidon et moins riches en fibres). Les bactéries stabilisent et soutiennent la flore intestinale en améliorant la digestibilité des rations.

 

Elles contribuent également au maintien d’une flore saine. De par leur nombre, elles permettent d’occuper l’espace au sein de microbiotes et ainsi de ne pas laisser la place à une flore pathogène de s’installer.

 

Elles sont aussi reconnues pour avoir un effet bénéfique sur la prévalence d’ulcères profonds chez le cheval.

 

Comme les autres probiotiques, elles s’utilisent en prévention ou pour accompagner le cheval dans les situations stressantes.

Quelques exemples d’utilisation :

  • Au quotidien, en soutien et confort digestif
  • Lors de phases de dérèglement de la flore intestinale
  • Lors d’une perte d’état corporel ou d’une perte d’appétit
  • Lors de phases de transition alimentaire
  • Lors de phases cruciales en reproduction (saillie, gestation, lactation et croissance)
  • Lors de phases stressantes (déplacement, compétition, convalescence, etc.)
  • En soutien pour la vitalité

 

 

 

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Sources : 

Martin-Rosset, W. et coord. 2012. Alimentation des chevaux. Paris : Editions Quae. 

NRC (Comittee on Nutrient Requirements of Hors), 2007. Nutrient Requirement of Horses : Sixth Revised Edition. 6ème edition. Washington, D.C. : The National Academies Press. 

Julliand, V et Grimm, P. “Préservation xde l’écosystème microbien du gros intestin par les additifs et ingrédients fonctionnels en alimentation équine. » Congrès Lab To Field 2021 : Alimentation Equine & Science. Lab To Field, Dijon, 2021, p. 68 -79.

Sadet-Bourgeteau, S. et al. 2012. La diversité de l’écosystème microbien du tractus digestif équin. INRA Prod. Anim. 25 (5) : pages 407-418

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